Des têtes de mort grimaçantes, des figurines de soldats en plastique et puis des soleils, des lettrages... les boîtes d'indra sont des collages grinçants, brûlants de l'énergie colorée du Mexique dont elle est originaire.
Bien loin de l'art brut, ces favellas picturales engloutissent des collections hétéroclites dans un magma de résine et de couleur. De loin c'est un scintillement de teintes fondues avec une rare franchise, de près un univers grouillant où chacun s'amuse à reconnaître le détail de jouets improbables. Indra a ses filières, elle pille les enfants de ses amis, détourne les sacs jouets abandonnés dans la rue, fouille les cartables et les bazars à 1 euro. Et puis, il y a les formes simples, les bouchons, les tubes de médicaments... qui viennent compléter ou assoir la ligne désignée de ses compositions-paysages.
Car Indra se revendique avant tout comme peintre, une peintre hantée par la question de la forme et rattrapée par ses histoires qui, au final, traversent la toile réceptacle. Alors, il y a ses titres : La bobine d'Ariane, La petite mort qui rit, Le journal de 20H, Materialistic Mandala. Nouveau tiroir, nouveau collage vers un ailleurs du sens.
Carol Müller